Les premiers kilomètres sont avalés à allure modérée. Histoire de profiter pleinement de la douceur de ce coupé. Le moteur V8 5.5 (qui est actuellement le plus puissant, en attendant une probable version AMG…) se fait oublier à bas régime, tandis que la boîte automatique égrène ses 7 rapports avec douceur. On apprécie le confort des sièges multicontours, qui disposent de coussins gonflables au niveau des assises et des traversins centraux et latéraux. De quoi se façonner une position de conduite sur mesure.
Nous voici au coeur des collines de la région Monti del Chianti, aux pieds des vignes. La route qui nous mène à Florence traverse une série de petits villages éparpillés. Entre ceux-ci, la voie est sinueuse à souhait, ce qui nous incite à hausser le rythme. Le V8 5.5 donne alors de la voix et le paysage défile de plus en plus vite. On se prend à retarder les freinages et à camper l’auto assez brutalement sur ses appuis. Ce coupé accepte le traitement sans broncher : grâce à l’amortissement piloté, il se dandine sans s’avachir, mais révèle logiquement une certaine lourdeur (près de 1.800 kg à la pesée). Par rapport aux versions moins puissantes, cette E 500 Coupé doit aussi supporter le poids de son gros V8 sur le train avant. Et même si le comportement se révèle globalement efficace en toutes circonstances, c’est en conduite coulée que l’on apprécie le plus ce nouveau modèle. Les concepteurs l’avoue d’ailleurs sans ambages : la Classe E Coupé privilégie la douceur au dynamisme. Elle laisse la sveltesse et les performances athlétiques aux Audi A5 et BMW Série 3 Coupé, ses deux plus proches rivales.
Parmi les petites déceptions, on pointera la reconduction sans changement du moteur V8 5.5, qui aurait pu se convertir à l’injection directe dans ce nouveau modèle. Une autre critique concerne le tarif : Mercedes nous propose un coupé aux mensurations de Classe C, mais facturé pratiquement au prix d’une Classe E (plus de 70.000 € pour la E 500). Cela dit, si le tarif est élitiste, c’est parce que les prestations le sont tout autant…
Olivier Maloteaux.
