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Fruit de la discorde

Bizzarrini GT America Statique profil

La GT America est l’ultime évolution de la 5300 GT Strada. Ce coupé, quant à lui, est le clone de l’Iso Grifo A3/C. Pour la petite histoire, retenons simplement que la fin de la collaboration entre Renzo Rivolta (propriétaire de la marque éponyme) et Giotto Bizzarrini s’est soldée par l’acquisition des droits de commercialisation du nom Grifo pour le premier et des droits exclusifs de production du modèle pour le second. Quoi qu’il en soit, la GT America se différencie uniquement de son aînée par sa suspension indépendante, sa carrosserie en fibre de verre livrée par Catarsi et ses légères modifications esthétiques apportées par Giorgetto Giugiaro. A ce propos, si elle conserve la ligne basse et envoûtante de la 5300 GT Strada, la GT America ne s’en distingue que par cinq persiennes redessinées et ouvertes sur les flancs des ailes avant. C’est dire s’il faut avoir l’œil pour la reconnaître ! Mais, également, un peu de chance pour la croiser... Cette Bizzarrini n’a été produite qu’à douze exemplaires.

A l’image de la 5300 GT Strada, la carrosserie de ce modèle repose sur une plate-forme en caissons d’acier soudés. Sous la robe, d’autres éléments sont communs : la boîte de vitesses à 4 rapports BorgWarner agrémentée d’un pont Salisbury avec différentiel à glissement limité et le V8 emprunté à la Chevrolet Corvette en tête. Concernant ce moteur, il est utile de préciser que la version adoptée par « L’ Ingegnere » ne comporte pas l’injection. Ce bloc est alimenté par un carburateur quadruple-corps Carter et une pompe mécanique. Le carter d’huile en tôle normale a été remplacé par un élément en elektron plus grand et comportant de nombreuses ailettes pour le refroidissement. Ces modifications permettent au V8 ouvert à 90° d’afficher une puissance de 365 chevaux à 6000 tours et de disposer d’une valeur de couple d’environ 510 Nm à 3500 tr/mn.

Pour ce modèle de 1250 kilos, si le rapport poids / puissance semble prometteur, la répartition des masses joue également en sa faveur. En effet, Giotto Bizzarrini a repris l’implantation ayant fait le succès de la Ferrari 250 GTO. Il a donc placé le moteur « en position centrale » en avant des passagers. Outre la garantie d’une excellente tenue de route, cette solution technique permet de disposer d’un coffre à bagages décent. Un détail pratique pour une voiture de Grand Tourisme au tempérament sportif à ses heures...