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Au volant de la gagnante du Mans

Saleen S7R bleu/blanc vue de 3/4 avant gauche

J’ai eu la chance de piloter en course les plus belles GT1 : Viper, Ferrari 575, Aston DB9, Maserati MC12, Corvette… Et lorsqu’on me demande laquelle j’ai préféré, ma réponse est invariable : la Saleen S7-R !

La plus excitante était peut-être la Viper. Sur-motorisée, c’était une véritable bête sauvage ! Mais elle manquait un peu trop d’efficacité en virages pour figurer en haut de ma liste.

La Maserati, c’était l’inverse : un châssis extraordinaire, mais dans lequel il aurait fallu au moins 100 chevaux de plus.

L’Aston ? Oui, très bon compromis entre moteur et châssis mis il n’y a rien à faire : pour être parfaite, une voiture de course se doit à mon goût de posséder un moteur central.

Voilà pourquoi la Saleen est ma favorite : ligne extraordinaire, moteur plein de couple et équilibre incroyable. Les pilotes en faisaient ce qu’ils voulaient, et lorsqu’elle était fiable, elle était souvent imbattable !

Sa boîte séquentielle était plus difficile à manier que celle d’une Maserati ou d’une Aston, elle était nettement moins perfectionnée que ses rivales (son anti-patinage, d’ailleurs, ne fonctionnait jamais correctement !), son V8 était évidemment moins pur qu’un V12 européen mais c’est elle qui offrait les meilleures sensations.

Comme toute bonne voiture de course, elle était aussi assez sensible aux réglages mais finalement assez simple à mettre au point. Et en fonction de votre style de pilotage, elle pouvait se montrer soit un peu sous-vireuse, soit légèrement survireuse mais jamais piégeuse, sa direction offrant une excellente perception au pilote.

Ah, si les GT3 pouvaient devenir aussi agréables !

Stéphane Lémeret

V12 GT

L'émotion automobile

Photographies : LPR-Rixhon