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Taureau mécanique

Lamborghini Gallardo LP570-4 Superleggera vert face avant travelling penché debout

Notre modèle d’essai est doté de la boîte automatique e-Gear. Un choix judicieux tant la rapidité et la commande par palettes derrière le volant s’accommodent bien au caractère de ce genre d’auto.

A peine le  temps qu’un technicien m’en explique le fonctionnement (point de levier, juste des boutons de sélection du mode)  que nous voilà partis sur les routes de la région de Sant’Agata Bolognese, escortés par…la Lamborghini Gallardo de la Polizia Stradale régionale qui nous ouvre la route ! Ainsi, pas de crainte de «photo souvenir» du gouvernement italien dont quelques caméras jalonnaient notre parcours d’essai.
Et les hommes de la maréchaussée sont de vrais italiens, afficionados des belles mécaniques, qui n’ont pas peur de nous emmener bien au-delà des vitesses légales pour nous faire goûter aux plaisirs de la production locale.

Dès la moindre sollicitation de la pédale de droite, l’aiguille du compte-tour s’envole laissant chanter à pleine voix le V10 qui n’en demande pas tant. Une petite pression sur la palette droite, et les rapports s’enchaînent à la volée avec un petit à-coup juste assez perceptible pour nous informer du passage du rapport sans être trop intrusif pour devenir inconfortable.

Mais si l’écrasement de l'accélérateur est un pur bonheur en soi, ne serait-ce que par la poussée ressentie pour aller chercher les 100km/h en 3,4 secondes, l’exercice demande tout de même une bonne poigne. Car autant une Gallardo se montre presque placide et docile, autant cette Superleggera est un véritable taureau sauvage qu’il faut dompter !

Même chose en cas de freinage appuyé, où il faut fermement tenir les rennes pour montrer à la bête qui est le maître, sans quoi l’affaire peut tourner au rodéo dans ce taureau mécanique qui ne demande qu’à vous éjecter.

Une fois la confiance acquise entre l’homme et la machine, impossible de ne pas avoir le sourire, et de ne pas le garder : les reprises sont hallucinantes à tous les régimes, le freinage mordant demande une certaine habitude pour être dosé avec précision et les courbes s’enchaînent parfaitement à plat…avec toujours cette sonorité envoûtante qui ne vous quitte jamais.

On pourra seulement regretter le peu de concession faite au confort : oui, la Superleggera est utilisable sur route, mais il faudra penser à prendre l’adresse d’un bon osthéopathe avant d’envisager de longs trajets, car les suspensions ne manquent pas de remonter la moindre imperfection du bitume dans les lombaires des occupants. Mais c’est finalement bien peu de chose en regard de l’intense joie procurée par ce jouet...à ne pas mettre entre toutes les mains !

Nicolas Morlet

V12-GT

L’émotion automobile